Encore cette fichue insomnie de 4H36 ! Mais puisque demain c'est samedi, enfin ce matin, inutile de tourner en rond dans mon lit à broyer du noir comme je le fais ces derniers jours en tentant avec plus ou moins de bonheur de me rendormir.
Deux idées se bousculent
La première, bien sûr, est liée à ce que me dit mon corps. Et je suis persuadée maintenant que j'ai complètement déliré et qu'il ne s'agissait que de signes annonçant mes prochaines règles. Je pense que ça doit être ça, comment pourrait-il en être autrement... Pourquoi je me fais des films comme ça soudainement ? La dernière fois aussi j'avais eu mon quart d'heure de délire et confondu ces signes avec ceux pourtant typiques des règles... Je crois que je vais retourner à mon néant mardi, une fois de plus, et il est temps que je revienne sur terre, que j'arrête de croire au miracle... Là, à cet instant précis, je n'arrive pas à me raisonner, à me dire qu'il ne faut pas écouter tout ça et juste attendre et juste y croire jusqu'à la pds... Vous savez, ce genre de choses qu'on dit si facilement aux autres...
5h16. Le jour se lève, j'entends les oiseaux chanter.
L'autre sujet qui me turlupine, c'est mon mari. ça fait longtemps que je n'ai pas parlé de lui, mais il faut dire que je suis tellement tournée sur moi-même ces temps-ci...
Mpm me cause du souci parce qu'il engage cette année des réflexions sur son avenir, réfléchit à des orientations capitales, tout un chantier où je n'ai pas vraiment de place encore, où je ne cherche pas de place non plus. Il construit dans son coin et moi, il a raison, il le faut, et moi, je me débats de mon côté en pma. Deux routes qui se croisent ou se suivent en parallèle, mais qui ne font pas qu'une. Hier, il m'a sorti une petite phrase qui m'a interpellée : il se demandait avec "tout ça" comment il allait pouvoir élever un enfant... ça m'a choquée sur le moment, je me suis demandé s'il remettait en cause notre projet, mais j'ai compris qu'il se pose juste des questions, que c'est tellement compliqué en ce moment dans sa vie, qu'il a pas beaucoup de temps pour penser à notre bébé. Je ne crois pas qu'il remette en question nos choix et son propre désir, il a été le premier à se dire partant pour une fiv do, mais il a trop de choses par ailleurs.
Et dans ce trop de choses, c'est surtout de travail qu'il est question. Comme je l'ai dit, nous travaillons ensemble, alors ce qui touche au travail me touche aussi. Ces derniers temps, le boulot, c'est pas ça : pas d'ambiance, de motivations, des départs, des pestes qui font ch*, de la concurrence, bref des soucis dans un climat morose. J'ai toujours beaucoup aimé ce que je fais, je me suis toujours beaucoup impliquée. Mais avec la pma, j'ai un peu décroché aussi de mon côté. Il me faut le reconnaître. Je pensais que c'était peut-être un mal pour un bien, qu'au final, des choses allaient émerger : nouvelles recrues, nouvelles orientations... La vie n'est pas toute lisse et parfois le train train est bousculé et il faut (se) remettre en question pas mal et ça peut faire du bien. La vie est faite de ces étapes, de ces changements. Seulement là, tout récemment, il a fait un choix qui ne me convient pas du tout. Je lui ai dit ce que je pensais mais en même temps, mon humble avis ne compte pas face à un choix qui a des conséquences plus... conséquentes.
Pour la première fois, je ne le suis pas du tout, je ne suis pas à fond avec sa politique, ses décisions. Et je lui ai dit. Mai le pire, c'est qu'il ne l'entend pas vraiment, ou ne veut pas entendre. Je deviens un souci de plus pour lui à gérer... Il va vouloir me convaincre car il ne veut pas travailler sans moi. Son employée modèle va devoir s'exprimer, car je ne suis pas son instrument dans cette société. J'ai le sentiment qu'il confond un peu les genres. Dans sa tête, parce que nous sommes mariés et très unis, je suis forcément à ses côtés et approuve ses choix, ses idées. Il en oublie que je suis une personne, dotée de mes propres idées et aspirations, et que je ne suis pas sa chose. Alors peut-être que je le suivrai au final, mais pour le moment, je désapprouve et ça me soucie..
5H36 : ayé, il fait clair
Le problème, c'est qu'il est habitué à mon assentiment en presque tout, il a une confiance aveugle en moi et ne conçoit pas que nos positions puissent diverger. Alors voilà qu'en plus de cette fichue pma, je vais devoir entamer un chemin professionnel semée de nouvelles embûches. Je ne sais pas de quoi demain sera fait, nul ne peut le savoir, mais je n'ai pas envie de me perdre dans les choix d'un autre, même si cet autre est mon mari, l'être le plus cher. Je ne veux pas me sacrifier par amour, on n'est plus au XIXe siècle. J'y perdrais une partie de mon âme, de ce que je suis. Et je dois vivre par et pour moi-même, en accord avec mes convictions. Si je me laisse embarquer, je vais en souffrir, perdre une partie de ce que je suis et à terme, le couple en souffrira, ce sera forcément mauvais. Il faut qu'il comprenne que que ses choix professionnels peuvent ne pas être les miens et que ça n'a rien à voir avec l'amour et notre mariage. Car déjà hier, il réfléchissait au moyen de me faire accepter des choses... voilà un nouveau problème qu'il va falloir gérer...
5H56 : je n'entends plus les oiseaux chanter
J'ai très mal au ventre, plus de doute possible, mes règles sont là. C'est mon J1, elle m'attendent au tournant après la pds !!!
J'en pleure de dépit, de rage. J'en ai marre de ma vie. A quand les belles choses ? Je suis si fatiguée. Si triste, non, en colère !!!!! Contre moi-même, contre mon corps qui n'est qu'une vieillerie bonne à rien, contre DN, contre la terre entière.
Je pensais me soulager en écrivant cet article et je suis une vraie fontaine, c'est réussi. Il faut dire que cette saleté de corps me remet bien les pieds sur terre là. Merde de M* de M*...
6H04 : je fais quoi maintenant ?