Hier, c’était demain, et aujourd’hui, ben, c’est aujourd’hui…
Avec son dur retour en pma, mais est-ce vraiment un retour ?
Dur retour en tout cas à la réalité, fin des rêves et des histoires bêtes de belle sérénité.
Comment ai-je pu penser que j’allais faire une fiv do comme ça, allez hop, on y va, que ça irait tout seul et que tout serait rose et merveilleux…
Comment ai-je pu occulter la misère que représente la pma, la réalité de notre situation, de nos âges (plus de 100 ans à nous deux, « au-delà de ce qui est admis »…), de mes antécédents pourris qui me mettent au niveau le plus haut dans l’échelle à risque, vive le déclenchement du plan Vigipirate rouge (pour ne pas dire écarlate). Sans compter tout ce que les examens vont révéler...
Pourtant vous êtes bien là, toutes, avec vos galères, celles de toujours et celles qui surviennent comme ça, on ne sait pas d'où... Alors pourquoi n’avoir vu que celles qui malgré leur âge y arrivent… et oublier tout le reste…
ALORS CE RENDEZ-VOUS ?
Ce rendez-vous avec gyné D fut douloureux, comme un coup de massue. MPM était déterminé, sûr de lui, à l’écoute, mais sûrement un peu ébranlé quand même.
Ce rendez-vous était nécessaire. Il fallait bien que quelqu’un – et qui mieux qu’elle - nous remette en face des choses, de ce qui est, de ce qui craint… avant d’aller plus loin.
Ce rendez-vous fut dans son ensemble très bénéfique et positif, je l’ai sentie posée, juste, Nous parlant aussi de l’enfant, de son avenir, de sa santé.
Ce rendez-vous était dense et je suis tellement encore dedans que je ne sais même pas par quoi commencer.
Peut-être par résumer ce qui est à accomplir : avant tout engagement sur ce parcours du don, nous devons faire un bilan « anténatal ». Parce que j’ai un lourd passé médical : une phlébite, un méningiome, parce que j’ai l’âge que j’ai, parce que MPM a plus de 60 ans, parce que le don d’ovo entraîne apparemment plus de risques. Nous n’avons vraiment pas un terrain favorable, voilà pourquoi il va falloir faire un scrupuleux état des lieux. Seulement ensuite nous pourrons discuter…
A FAIRE
Fournir à un médecin de l’hôpital Cochin avec qui je dois prendre rendez-vous :
- Mon bilan hépatique (ouf je l’avais fait en 2011 et l’ai retrouvé dans le dossier pma)
- L’avis de ma neurochirurgienne indiquant qu’il n’y a pas de contre indication de grossesse (là, je ne suis pas sûre de rien…)
- Un bilan cardiaque
Ajoutons à cela les classiques mammo et écho mammaire, écho pelvienne, analyses de sang (pas toutes car nous n’en sommes pas encore dans le vif du sujet…)
Pour monsieur ce sera un petit bilan cardiaquet et spermo
A part ça, elle a bien insisté sur les risques, nous a bien demandé si nous étions conscients de ce que notre situation impliquait pour l’enfant, allant même à demander à mpm s’il était conscient que si j’y restais, ce serait à lui d’assumer seul notre enfant. Un peu rude. Sur le moment, je me suis encore une fois sentie une nullité, un truc fini, bonne à rien. Ce n’est bien sûr pas ça qu’elle a dit, mais je le reçois comme ça sur le moment. Après coup je reviens clairement à la réalité pure et brute : je suis une femme de 43 ans (enfin 44 dans un mois) qui a quelques béquilles en plus et un mari plus tout jeune… Au fil du rendez-vous, avec tous ces risques évoqués, toutes ces phrases prononcées j’ai fini par craquer. Avec quelques larmes que je n’ai pu retenir et qu’elle a senti, bien qu’elle avait le nez dans ses papiers et les yeux sur son ordi. Elle a posé discrètement une question « il y a quelque chose qui vous inquiète, qui vous fait peur ? » J’ai hésité puis fini par répondre, difficilement, et d’une petite voix « oui, les risques ». Elle m’a expliqué qu’elle se devait nous les évoquer et nous a proposé de parler de tout ça avec une psy spécialisée pour faire le point. J’ai trouvé que c’était une bonne idée et qu’elle avait montré pas mal de tact.
Bien que heurtée, je suis contente de ce rendez-vous, mpm l’a trouvé bien aussi. Il a trouvé sensé cette idée de faire un bilan pour voir vraiment les risques, tout bien peser avant de commencer. Je suis d’accord, même si la mise en route m’a été un peu violente.
LA SUITE ?
Un prochain rendez-vous, je ne sais pas quand, après le rendez-vous à Cochin et tous les exams faits en tout cas. Quant aux cliniques, on évoque Procréatec qu’elle connaît peu, même si elle a quelques patientes, mais surtout Reprofit en Tchéquie, qu’elle a l’air de bien apprécier. Mais comme vous l'avez compris, nous sommes encore très loin de tout ça, on ne sait même pas si on ira…
Pour l’heure, nous n’avons qu’à nous lancer dans la course aux exams. Je n’entre pas vraiment encore pma, je fais juste ma première check-list pour voir si j’ai tout ce qu’il faut pour en prendre le chemin. Les bagages étant un peu lourds, je pourrais bien rester sur le tarmac… (oui, j'ai envie de prendre l'avion plutôt que le train...)
Edit du lendemain :
cet article a été écrit hier soir, à la suite de mon rendez-vous. Dans la soirée, j'ai pleuré encore, sans savoir vraiment pourquoi, un besoin d'évacuer sûrement, c'était bien lourd. Mais je reviens sur une drôle de coïncidence : j'ai reçu deux messages touchants, l'un de lolo qui m'a évoquer son premier rendez-vous chez D. qu'elle a perçu comme un tremblement de terre (l'image est pas mal aussi), ce qui m'a un peu rassurée et l'autre de Chris (Des racines et des ailes) qui vient de poster un nouvel article. Et qui m'a envoyé une photo de son petit Paul. Chris, ma jumelle (même jour, même année) est aujourd'hui maman. Je trouve ça tout simplement merveilleux, mais je ne dois pas m'identifier aux belles histoires des autres. Juste aller sur mon propre chemin. En tout cas, j'ai bien apprécié ces deux clins d'oeil et les filles je vous réponds dès que j'ai un mome ("moment" voulais-je dire !)...
Illustration : vue déformée de ma fenêtre, un peu comme ma vision de la pma ces dernières semaines...