cet article risque d’être un peu confus, un peu bazar, un peu à l’image de ce qui se balade dans ma tête en ce moment et je ne sais pas où il va… Le postulat de base, je le rappelle pour les nouvelles qui passeraient par là, il nous fallait décider pour mi-septembre entre deux choix possibles :
4e fiv icsi ou fiv do ???
Rien n’est encore arrêté, mais un chemin a été décidé : la fiv do. Bon, j’imagine qu’à chemin décidé, chemin à moitié arrêté…
Pourquoi ce choix ?
Parce qu’il a été depuis le début celui qui m’attirait.
Il a été aussi celui qui me culpabilisait : comme si je n’avais pas à me lancer dans cette voie-là sans avoir épuisé les autres. Mais gyné belle m’a expliqué qu’il n’y avait pas de quota fiv. 4 c’est juste le remboursement pour la sécu. Et si cette voie-là est la meilleure, pourquoi la faire passer après ?…
Parce que mon corps ne me paraît plus si performant et les échecs successifs
ont mis à mal ma confiance et mon optimisme. Certes, si je n’avais eu que cette 4e fiv comme option, la question ne se serait pas posée. Gyné belle a dit quand même – et si elle le dit ce n’est pas pour rien – que tous ces traitements ne sont pas anodins et que les prendre quand on a 50% de chance de tomber enceinte, ça va, mais quand on a si peu de chance, ne vaut-il pas mieux s’orienter vers un autre choix ? D’ailleurs gyné belle a failli nous envoyer en fiv do au début, je me souviens, elle en a parlé, c’est long disait-elle et puis elle a voulu faire une écho pour voir quand même s’il n’y avait pas une chance… Finalement, j’ai eu suffisamment d’ovocytes pour tenter les fiv, mais il n’en restait pas moins que mes ovocytes sont plus vieux que mon âge !! bing. Ca fait réfléchir quand même… Alors oui, j’ai super bien réagi aux protocoles, allant au bout à chaque fois, oui j’ai eu une grossesse (mais aussi une fausse couche), oui, nous avons pu avoir des embryons congelés (rare pour mon âge et ma condition) mais sans effet…
Parce qu’il ne suffit pas de tomber enceinte pour avoir un enfant
Après il y a toute la grossesse et les risques qui sont là nombreux aussi, pour moi, et surtout pour le petit. Avec des ovocytes plus jeunes, les risques sont là aussi mais moindres, alors ça aussi ça me fait réfléchir (désolée aux ventres ronds qui me liront pour ce rappel pas très cool...)
Parce qu’il ne faut pas perdre de vue la finalité de la pma
un petit bébé que nous pourrons serrer dans nos bras. Il nous faut mettre tous les atouts de notre côté pour y parvenir. Seul compte ce petit trésor.
Parce que choix est aussi celui de mon mari.
Et je ne m’y rallie pas par solidarité, mais néanmoins c’est un choix qui compte pour moitié ! Pour lui, il n’y a pas de doute, c’est cette solution qui prévaut : il vit mal les injections, ne supporte pas de me voir fatiguée, minée… Il ne perd pas de vue notre but, pas du tout, et il admet que pour lui, la question est certes plus simple puisque ce seront ses spermatozoïdes.
Alors pourquoi ce choix est-il difficile ?
Parce qu’on a beau dire, les gènes ça me parle.
Chacune a ses raisons de faire un enfant. Parmi les miennes, il y a cette idée de transmission. On fait un enfant aussi pour prolonger la vie, notre vie, prolonger ce que nous sommes, donner une part de soi à un petit être et se retrouver quelque part en lui. C’est je crois un instinct de survie de l’espèce. Concrètement, ça passe par des remarques superficielles du genre
« il ne va pas me ressembler » « il ne sera pas complètement de nous deux », « que lui dira-t-on à ce sujet » « que dira-t-on aux autres »… Mais derrière ces remarques, il y a un truc vraiment et profondément viscéral qui se passe dans mon corps. Je ne sais pas l’expliquer, mais j’ai l’impression de faire le deuil d’une grossesse, comme si j’acceptais de ne jamais être mère, parce qu’il y a cette partie de moi qui ne serait pas transmise. Je ne sais pas si je m’exprime bien… C’est très perturbant. Et ça l’est d’autant que je n’ai pas vécu avec mes parents biologiques. A l’approche de cette fiv do, c’est comme si je réalisais qu’il m’avait manqué quelque chose d’essentiel. Pas d’indispensable (j’ai eu une très belle enfance, vraiment de rêve) mais quelque chose d’important malgré tout n’y était pas.
Parce que je ne sais rien de la fiv do
de ses méthodes, des femmes qui acceptent de donner et il y a ce côté qui me perturbe aussi. Sienna m’avait expliqué par exemple que l’on pouvait « demander » certains critères : couleurs des yeux, de la peau, taille, stature, etc… Et bien sûr, plus on demande, plus il faut attendre car le nombre de critères requis élimine des candidates… C’est étonnant non ? Perturbant. Et en même temps tellement miraculeux pour toutes celles qui n’ont que choix là…
Parce que c’est un choix nouveau qui m’oblige à tourner une page.
A en finir avec l’idée que NOUS pouvions avoir un enfant. Il y a un an, je vivais dans cet espoir et j’allais le toucher du doigt. Là, ça se termine. Chaque page à tourner est terrifiante.
Pour conclure, je ne reviendrai pas en détail sur toutes les évidences : porter son enfant, l’élever, le chérir, l’entourer, c’est ce qui compte. Et l'amour qu'on lui donne est inconditionnel, mais j’avais avant tout besoin de faire une petite mise au point. Je sais qu’elle est certainement la première d’une longue série. Et Irou qui dit avoir eu le TEMPS d’y penser, y pense encore… Alors imaginez !!
Bon, finalement, c’est pas trop le bazar !