J'annonce la couleur : je vais pas mettre d'ambiance du tout. Car aujourd’hui comme hier, et comme souvent le matin, j’ai le moral en berne. Alors je l’écris. Pouvoir dire mes peines à défaut de les soulager, c’est déjà une petite consolation.
Après une période très tendue ces dernières semaines, je le suis désormais moins, mais je suis de nouveau triste. Je sais bien que je ne devrais pas l’être, qu’il y a des drames bien pires qui se jouent et que je devrais commencer à remonter la pente. Mais c’est ainsi, je ne vois que le verre à moitié vide.
La moindre petite chose me porte aux larmes. Hier, mes doutes et ma foi vacillantes, aujourd’hui la relation à mon homme.
Je trouve en effet que notre relation se dégrade très insidieusement. Il n’est plus celui qui me consolait quand j’allais mal, il est celui qui semble trouver que je m’enferme trop dans la pma, que je devrais penser à autre chose, sortir de tout ça. Penser à autre chose, voilà aussi ce qui me choque de sa part. Car si je suis d’accord avec lui sur le fond : il est bon de continuer de vivre et ne pas vivre que par ça et pour ça. Mais j’ai aussi l’impression, quand il me dit ça, que notre belle histoire, notre désir d’enfant, je suis de plus en plus seule à la porter. J’ai presque même l’impression que son désir est mon désir. Qu’il m’accompagne plus qu’il ne le souhaite pour lui-même (mais peut-être est-ce sa façon à lui de se protéger de la déception ?).
Du coup, s’opère une distance, que mon agressivité à son égard - elle aussi insidieuse - n’est pas pour arranger. Je crois que je lui en veux un peu, sans me l'avoir avoué jusqu'à présent. Peut-être d’avoir passé le cap si vite, d’avoir tourné la page, de vouloir penser et passer à autre chose. Quant au dialogue, il tourne court pour les raisons évoquées ci-dessus : il faut sortir de ça…
Alors je reste seule avec ma tristesse, n’ai plus envie de lui parler, envie de rester seule et qu’on m’oublie.
Dans une semaine nous reprenons les traitements et les piqûres du matin, peut-être que ces gestes que nous avons tant de fois répétés sauront-ils nous renouer ? Voilà en tout cas, un point qui vient s’ajouter à ma liste des points négatifs (cf article précédent) qui ne favoriseront pas l’arrivée de notre petit trésor.