Dans un peu plus d'une semaine, en guise de cadeau d'anniversaire, nous saurons si nous avons ou non notre laisser-passer pour la pma, notre carte d'embarquement pour l'Espagne. Ô, ce ne sera qu'une première étape, mais chaque étape compte. A ce jour, tous les examens demandés par gyné D ont été faits. Rien je pense n'est rédhibitoire. Prise de sans sang ce matin. Je suis incapable d'en lire les résultats, et ne cherche pas à savoir. Oui, je suis loin de toutes celles qui m'épatent à en savoir plus loin au fil des années que tous les gynés réunis, ou presque. Oui, je sais, c'est stupide sûrement de ma part, de ne pas prendre plus les choses en main, de ne pas exiger ceci ou cela, je crois que j'en suis incapable tout simplement.
J'ai réalisé l'autre jour en marchant dans la rue, que je n'était pas une combative, pas une acharnée, pas une rebelle, pas une guerrière. Je serais du genre à me laisser écraser gentiment, parce que ma paix, ma tranquillité n'ont pas de prix. Parce qu'il est certaines choses qui comptent pour certains et n'ont pas d'importance pour moi. On pourrait donc dire de moi que je suis une faible, une lâche, c'est ainsi je pense qu'on qualifie les gens qui ne se battent pas. Mais je ne vois pas la vie comme un combat de tous les instants, et pourtant, c'est ce qu'elle est, à bien des égards, j'en suis consciente. Mais je me voile la face néanmoins, je m'y refuse, je me réfugie dans ma bulle autant que je le peux, car c'est là que je respire, que je suis bien. Vivre avec un combatif, un homme pour qui le combat est chose naturelle est à la fois une bonne chose, mais épuisante. Il faut que parfois je "m'extraie" de mon homme, que je m'échappe sans qu'il le sache vraiment pour me protéger. Car, la lutte m'épuise. Pourtant, je sais combattre à ma façon, je pense que j'en suis capable, mais seulement pour ce qui est vital à mes yeux. Ce qui a un sens.
Et mon combat pour être mère ? Ce n'est pas un combat. C'est un chemin, c'est un désir, un rêve profond, une nécessité physique, une soif de vie, d'avenir, un chemin long, un espoir ancré au plus profond. Pas un combat. Je sais que je ne vais pas me battre, je ne vais pas hurler, je ne veux pas hurler. Je veux juste avancer, espérer, persévérer. La perséverance est peut-être ma forme de combat ?
Je trouve la vie très rude, pas pour moi, je suis une privilégiée, mais en général. Rude, pas seulement parce que le chômage sévit, parce que les moyens diminuent, mais rude sur un plan plus large, et qui est peut-être aussi plus propre à la vie parisienne : la solitude des personnes âgées, la violence verbale, le manque de respect, de politesse... Tout ça me met profondément mal à l'aise Sans compter que nous vivons dans l'urgence, nous devons réussir, nous devons nous dépasser, voire dépasser l'autre, nous devons être parfaits, nous devons avoir, mais nous devons aussi être, bref, nous DEVONS. Les IL FAUT et NOUS DEVONS, me hérissent, je les ai moi-même beaucoup trop pratiqués et ce sont des prisons dans lesquelles nous nous enfermons sans jamais y prendre garde.
J'ai longtemps cru qu'être mère était la panacée. Que ma vie réussie passerait par une vie de famille accomplie. Pour avoir manqué de tels repères, avec une enfance un peu particulière, je peux comprendre que telles étaient mes aspirations. Je reste indulgente et compréhensive à l'égard de celles qui y croyait dur comme fer. Aujourd'hui, je prends conscience qu'il n'existe aucun modèle de réussite sociale ou familial, il n'y a pas de réussite qui dure ni de malheur à jamais. Je commence à réussir ma vie, quand je commence à croire en moi, quand je sens cette paix intérieure qui m'habite, que je pense à cet enfant qui peut être un jour et songe avec crainte et plaisir à tous ce que siginifierait cette vie dans notre vie.
Mes journées en ce moment sont très accaparantes, un gros gros travail à finir pour le 1er mars, je m'y plonge avec concentration, cela m'épuise, mais je le fais. J'ai moins de temps pour les blogs des copines, pour mes amis, ma famille, mon mari (avec qui je suis odieuse, cela dit en passant, allez savoir pourquoi), j'ai donc aussi moins de temps pour moi et pour réfléchir. Ce soir, un commentaire de Marie m'a donné envie de publier quelques lignes, je voulais rebondir sur l'un de ses propos, mais j'ai oublié lequel... Je pensais écrire un cours post, mais je suis allée ailleurs, là où les mots et les pensées m'ont menée.
Tout cela semblera bien décousé, mais je ne saurais être que moi-même ici-bas. Alors, en attendant mes bientôt 44 ans, notre rendez-vous à Cochin le 27, et bien, la vie continue.