Le grand de Cochin que nous avons vu, enfin, est celui qui juge des risques potentiels de grossesse et donne son avis sur sa faisabilité. C’est aussi celui qui fait des « suivis de grossesse » comme il dit, c’est sa spécialité. Spécialité qui me convient bien, tiens, je m’imagine très bien suivie par lui. C’est un grand monsieur, plutôt jeune, calme, posé, ni rassurant, ni stressant, mais juste factuel. Il nous a bien plu. Nous nous sommes sentis en confiance.
Il a donc fait un état des lieux de ma petite personne.
Pour l’aspect cardio, tout va bien, il est ok = 1 feu vert.
Pour la neuro, il constate, comme nous, qu’on n’a pas un envie tranchée de la chir, mais globalement, pas de contre-indication = 2e feu vert
En revanche, eh oui, il y a un « en revanche » (qui croit encore que tout roule en pma) … le bilan hémato n’est pas complet. Et il a un doute sur le contexte de ma phlébite. Elle est survenue après une entorse ce qui aurait pu la justifier si j’avais été platrée mais comme ce n’est pas le cas, il a un doute. Il me pose des questions, me demande si je suis sensible au soleil (oui, j’ai des démangeaisons) et si j’ai des douleurs articulaires, j’hésite mais oui en fait, je lui évoque une vieille douleur en plusieurs points, au poignet, coude et épaule droits. Tout cela semble ne rien avoir à faire ensemble, pour moi en tout cas, et pourtant, il se pourrait bien que tout soit lié et signe un problème sanguin (d’immunologie ?) qui serait une vraie contre-indication à la grossesse et encore plus à une grossesse do.
Ô épée de Damoclès, comme je te vois venir…
Résultat, je dois faire une analyse de sang complète qui dira si oui, ou pas. Si c’est bon, j’ai le feu vert pour l’Espagne, si c’est pas bon, je dois le revoir. En attendant, je présenterai cette analyse à gyné D qui nous expliquera déjà ce qu’il en est. Alors dans quel état je suis ? Et bien pas abattue. J’ai bien sûr conscience que tout peut s’arrêter très vite. Mais je n’arrive pas à y croire. Je me dis que la vie va pas me faire encore une saloperie et qu’on va avoir notre chance.
En sortant de cet hôpital, j’ai regardé le panneau « maternité, chambres … à … » et j’ai pensé – et dit – « peut-être un jour je serai là ». Puis, « comme j’aimerais être là ». MPM a souri tendrement. J’ai eu un pincement, là dans le ventre... L’air respirait les naissances, la vie, j’avais envie de me retrouver très vite ici dans un autre état…
Enfin, concernant les risques, contrairement à gyné D, il ne nous a pas accablé. En revanche, il nous a expliqué que des études récentes datant d’un an ou deux, montrait clairement des risques augmentés sur les femmes de plus de 42 ans en faisant une fiv do.
Ils ont comparé, sur notre tranche d’âge, grossesses naturelles, grossesses fiv et grossesses fiv do. Tous les risques augmentent. Ils l’expliquent par l’arrivée d’un corps étranger (il ne le dit pas comme ça mais j’ai oublié ses mots). Il y a une forme de rejet, d’incompatibilité. Mais ça n’est pas insurmontable.
Comme les risques de prématurés sont vraiment plus importants, il a insisté sur le fait qu’il fallait éviter absolument la gemellité. En gros, exiger le transfert d’un embryon, même si les cliniques nous poussent à deux.
Dans mon cas, si fiv do il y avait et si grossesse il y avait, je serais sûrement suivie à Cochin (préférable car plus proche) ou Béclère. Enfin dans une clinique de niveau 3. Je serais aussi sûrement sous aspirine puis anti-coagulants, mais ça j’en suis déjà consciente…
Pour finir, nous avons glissé le spermo de mpm, qu’il a survolé (ce n’est pas son sujet) mais je l’ai quand même entendu murmurer : « oui, un double don sera peut-être préférable »… Tout est dit. Pour rebondir sur mon post précédent, c’est mpm qui a tenu à lui montrer son spermo, il avait vraiment besoin d’un avis. Ça le remue j’en suis sûre.
Enfin, nous avons (très vite) évoqué mon amie donneuse volontaire, il a dit que ce serait long quand même en France et qu’il valait mieux ne pas trop traîner…
Voilà les nouvelles toutes chaudes, vite écrites, en vrac, sans recul, le nez dans le guidon du travail, la fatigue en prime. Ce soir, je n’aurai pas l’occassion de revivre ce rendez-vous en moi-même, ni d’en parler avec mon homme (toujours du monde à la maison), mais j’avais envie de l’écrire très vite, tant que c’est chaud. Et du coup, je vous en fais profiter…
To be continued (le 12 mars…)