Je viens de relire ce que j'ai écrit ce matin aux aurores dans un état d'esprit autrement plus serein que celui de ce soir. Je m'aime bien dans ces lignes, je m'y retrouve. Hélas, la journée m'a une fois de plus lessivée et je sors le coeur lourd. L'envie de créer est partie, l'envie de pleurer revenue, et je marche vite dans la rue, le froid pique, les yeux pleurent pour des raisons qu'on ne voit pas.
J'ouvre comme chaque jour la boîte aux lettres. Le protocole est arrivé. Je le sais à l'épaisseur de l'enveloppe que je tâtonne dans l'ascenseur, au cachet gris de l'hôpital.
A2 antagoniste 3 mg : tout un programme, notre programme...
Je parcours les feuilles, toujours les mêmes avec les examens à refaire puisqu'ils dateront de plus d'un an en janvier, le protocole à signer, l'ordonnance, les consignes. Je tourne et retourne les pages, seule, assise sur mon lit, sans vraiment me plonger dedans et ce qui devrait me réjouir, m'ouvrir les portes d'une naissance à venir, me laisse froide voire désabusée. Tout recommencer. Comment retrouver le courage, la force et surtout la motivation et l'espoir... Je ne suis pas si forte que ça ou si ? Si ça rate, je serai encore en dessous de zéro et si ça marche, je ne serai pas aux anges, il faudra attendre et attendre, la peur au ventre.
J'ai peur que mon tour soit passé, qu'on n'y arrive jamais... Que ce bonheur ne soit pas pour nous. Et je pleure...